GMG 2000, une tentative de Bilan

par Gregorio Mongelli

Le groupe du Sacré-Coeur

Les Journées Mondiales de la Jeunesse (Giornate Mondiale della Gioventù = GMG) de Rome ont connu un écho formidable dans le monde entier. Plus de 2000 journalistes ont reçu leur accréditation à Rome. Ils ont largement décrit dans les médias les faits et les événements de Rome. Ce document tente au contraire de rendre l'état d'esprit qui a régné parmi les jeunes de l'Euregio durant cette formidable manifestation de la foi. Il ne se vaut en aucun cas complet. La réalité vécue en Italie était tellement riche et inhabituelle que toute tentative de mettre par écrit ces impressions les simplifie excessivement. Ce document est cependant la meilleure approximation que l'auteur a pu en faire.

Pourquoi participer aux GMG 2000?

Rencontrer des jeunes vivant la même foi

Un temps du dialogue intense avec Dieu

Venir à Rome et voir le Pape

Renouveler l'expérience des JMJ de Paris

Le premier séjour à l'étranger sans les parents

Euregio

La foi ne s'arrête pas aux frontières des pays

Le problème des langues

Maria Pietralba

L'accueil local

Un lieu de rencontre idéal

Moins de temps de prière par rapport à Bévoye en 1997

Une expérience intense de solidarité

Valmontone

Un havre de paix pour pèlerins fatigués

Les catéchèses: un temps de communion intense autour de nos évêques

Le service exemplaire des chauffeurs des autocars

Rome

La basilique de St Pierre et Paul noire de monde

Valmontone trop loin de Rome

Tor Vergata

2 millions de personnes: Tor Vergata à moitié remplie

Union profonde avec le Pape

Les plus beaux dons des JMJ

Fêter Noël en août

Deux semaines consacrées à Dieu

Le souci principal du Pape: transmettre la foi

Armistice sur certains problèmes de fond

Comment nous tourner vers l'avenir?

Pourquoi participer aux GMG 2000?

La question qui revient le plus souvent dans la bouche des gens, c'est de savoir ce que peut pousser un jeune à assister aux GMG au lieu de passer des vacances tranquilles à la plage en train de bronzer. Nous, les jeunes de l'Euregio, nous avons largement eu le temps d'échanger nos motivations lors des groupes de discussion à Maria Pietralba.

Rencontrer des jeunes vivant la même foi

La mode Vietnamienne réussit à Leo WagnerQuelle satisfaction pour un jeune que de constater que beaucoup d'autres jeunes partagent les mêmes convictions, les mêmes idéaux et la même foi dans le Christ ressuscité! Oubliés les moments d'exclusion à l'école, au travail ou même dans la famille. Oui, il existe encore des personnes de moins de 50 ans qui croient en Dieu. Qui, l'évangile offre un modèle de vie encore valable au XXIème siècle. La meilleure confirmation possible de la foi que nous avons pu recevoir, c'est l'exemple donné non seulement par nos camarades de l'Euregio, mais aussi par nos hôtes de Bolzano et de Valmontone, surtout les innombrables volontaires qui sont aussi allés jusqu'à prendre du congé pour nous accueillir au Tyrol du Sud et dans la région de Rome, nos familles d'accueil à Valmontone, les organisateurs de l'Euregio et aussi les évêques de nos diocèses qui nous ont accompagnés.

Un temps du dialogue intense avec Dieu

Beaucoup d'entre nous voulaient approfondir notre relation avec Dieu. C'était surtout le cas pour ceux qui avaient déjà effectués des séjours à Taizé. Participer aux GMG, c'est un peu comme effectuer une retraite dans un monastère avec des règles spéciales un peu plus accessibles aux jeunes.

Venir à Rome et voir le Pape

Bien sûr, voir Rome, ses monuments, ses églises et le Pape Jean-Paul II exerce un certain attrait sur les jeunes, mais ce n'a certainement pas été le but principal pour la majorité des jeunes. Même si la télévision se plaisait à transmettre des images dans lesquelles chaque apparition du Pape faisait courir les jeunes, bien plus de jeunes encore restaient en ces moments là à leur place et préféraient suivre de loin les événements.

Renouveler l'expérience des JMJ de Paris

Une grande partie des jeunes présents à Rome avaient également déjà assisté aux JMJ 1997 à Paris. Revivre les moments forts de Paris était donc une motivation de premier ordre. A certains moments, cette expérience s'est aussi révélée être un handicap, car bien souvent ces personnes se mettaient alors à trop comparer Rome à Paris et Bévoye à Maria Pietralba.

Le premier séjour à l'étranger sans les parents

Surtout parmi les plus jeunes d'entre nous, ces GMG ont aussi représenté un des premiers séjours prolongé à l'étranger sans les parents. L'attrait était certain. Les animateurs ont finalement trouvé un juste équilibre entre le désir de liberté des plus jeunes, la préservation de leur propre sécurité et les impératifs de la vie en communauté. Pour l'anecdote, les personnes attendaient souvent longtemps devant les cabines téléphoniques avant de pouvoir passer un coup de fil.

Euregio

La foi ne s'arrête pas aux frontières des pays

Uve Franzen, coresspondant Luxembourgeois à EuregioIl y a quelques années, les diocèses de Aix-la-Chapelle, de Liège, du Luxembourg, de Metz, de Trêves et de Verdun se sont mises ensemble pour fonder à Bévoye, près de Metz, un Centre International de la Jeunesse destiné à favoriser les échanges transfrontalier. Les diocèses d'origine se sont regroupés sous l'appellation «Euregio» et ont organisé avec un succès retentissant les JMJ 1997 de Paris. Entre-temps, l'aumônier de Bévoye, Mgr Marc Stenger est devenu évêque de Troyes et a ainsi aussi joint son diocèse à l'Euregio. Les centres de pastorale des jeunes des différents pays ont ainsi décidé d'organiser ensemble les GMG 2000 à Rome.

L'Euregio représente aussi un premier pas vers l'Europe unie non seulement sur le plan économique, mais aussi sur celui de la foi. Abattre les préjugés qui s'amoncèlent aux frontières des pays représente un grand défi que chaque chrétien se doit de relever.

Le problème des langues

Le fait de devoir tenir chaque manifestation commune à Maria Pietralba et à Valmontone en 3 langues, l'allemand, le français et l'italien a laissé entrevoir par quelles difficultés passe la construction de l'Europe! Il faut saluer le travail accompli par les quelques personnes qui ont accepté de jouer au pied levé les interprètes. Leur tâche était très dure. D'un interprète à l'autre, les traductions divergeaient considérablement. La majorité des Luxembourgeois le prenaient avec beaucoup de patience et souvent ils ne savaient pas s'ils devaient rire ou pleurer des erreurs de traductions, la majorité des autres participants n'avaient pas le choix, ils devaient accepter ce qu'ils comprenaient dans leur propre langue. Et si pour la prochaine manifestation officielle de l'Euregio des interprètes professionnels assuraient des traductions de qualité? De tels interprètes se font payer chèrement leurs services. Un appel est lancé à cet endroit à tous les interprètes chrétiens. S'ils acceptent de se mettre de façon bénévole au service de l'Euregio, qu'ils communiquent leur intention au centre de pastorale des jeunes de leur diocèse.

Maria Pietralba

L'accueil local

Nos hôtes à KalternUne vingtaine de jeunes volontaire du diocèse de Bolzano s'occupaient en permanence des participants au camp Euregio de Maria Pietralba. À part les responsables pastoraux du diocèse de Bolzano, c'étaient pour la plupart des étudiants ou des jeunes dans la vie active qui passaient leur congés à Maria Pietralba. La majorité d'entre eux n'ont malheureusement pas continué avec nous le pèlerinage à Rome. Auparavant, les scouts de Bolzano se sont chargés de monter les installations sanitaires en plein air et les soldats basés à Merano ont monté les tentes dans lesquelles nous étions logés. Les volontaires gardaient le camp propre, nous servaient la nourriture et surveillaient nuit et jour nos camps. Des patrouilles militaires circulaient également jour et nuit à travers tout le camp. Grâce à leur engagement de toute heure nous avons pu passer un séjour très agréable à Maria Pietralba et nous étions libérés de toute corvée. Nos hôtes ont fait preuve de beaucoup de gentillesse et souvent aussi de patience. Ils ont tellement pris au sérieux leur service que certains surveillaient encore le camp même durant la cérémonie de clôture le dernier soir. Si les contacts n'ont pas été plus nombreux, cela tient surtout aux barrières linguistiques. Un grand merci à eux tous!

Un lieu de rencontre idéal

Le groupe des LuxembourgeoisUn repas à Maria PietralbaLe but principal de Maria Pietralba a été pleinement atteint: après presque une semaine de camp, nous avions bien fait connaissance entre nous et nous formions un groupe assez homogène. Nous avons tous été répartis en trois sous-camps, le camp rouge, le camp jaune et le camp vert. Dans chaque sous-camp, il y avait un ou plusieurs villages. Par exemple, le village du groupe du Sacré-Cœur était celui des «Vajoletttürme». Il était prévu que chaque village prenne en commun tous les repas et soit aussi ensemble pour les groupes de discussion du matin. Finalement, à cause du mauvais temps qui a duré jusqu'à deux jours avant le début des GMG, les organisateurs ont décidé de distribuer les repas dans un lieu central dans une des maisons du complexe de Maria Pietralba, sous la salle des fêtes.

Le soir de la cérémonie de clôture, lorsque nous avons tous présenté les résultats des différents ateliers, nous étions tous heureux, mais nous avions aussi le cœur gros, car nous savions très bien que le jour suivant nous allions quitter un cadre protégé et familier pour nous noyer dans la foule des pèlerins à Rome.

Moins de temps de prière par rapport à Bévoye en 1997

Le seul regret de Maria Pietralba, c'est que la prière personnelle n'ait pas eu la place privilégiée qu'elle a eu à Bévoye. Cette impression est aussi issue d'un enchaînement malheureux de circonstances. Le samedi soir était prévue une grande veillée de prière. A cause d'un violent orage de montagne qui s'est justement abattu ce soir là, la veillée de prière est tombée à l'eau.

Une expérience intense de solidarité

Les personnes vivant en pleine peuvent mal s'imaginer la violence d'un orage de montagne comme il a eu lieu au soir du samedi 12 août. La foudre tombait de tous les côtés. En quelques instants, de l'eau s'est infiltrée en grande quantité sous beaucoup de tentes des villages jaunes et rouges. Beaucoup de personnes étaient déprimées parce que leurs affaires et surtout leurs sacs de couchage étaient mouillés. En quelques minutes seulement, les secours se sont organisés. Tout ce qui était mouillé a été transporté en car sous la salle des fêtes où nous prenions nos repas. La plus belle image ancrée dans nos mémoires restera sans nulle doute celle de cette chaîne humaine d'une cinquantaine de mètres qui s'est spontanément formée pour acheminer les bagages des bus aux caves. Pour tous ceux dont les sacs de couchage étaient mouillés, les volontaires ont réussi à organiser des couvertures sèches. Toutes les personnes sans abris ont ensuite été hébergées dans la salle des fêtes. La camomille distribuée par les volontaires a alors vraiment fait du bien! Une petite veillée de chants s'est même improvisée le soir dans la salle des fêtes avant l'extension des feux.

Valmontone

Un havre de paix pour pèlerins fatigués

Valmontone située à quelques 44 kilomètres du sud-est de Rome nous a hébergé pendant tout notre séjour à Rome. Cette petite bourgade de 12000 habitants semblait toute entière consacrée à accueillir les pèlerins des GMG. À part le groupe de l'Euregio, Valmontone accueillait aussi d'autres groupes Polonais et Allemands. Nous, de l'Euregio, nous avons eu la chance de pouvoir séjourner pour la plupart dans des familles. Elles nous ont accueilli à bras ouverts et nous ont fait goûter à la fameuse hospitalité Italienne. Ainsi beaucoup d'entre-nous ont préféré manger dans nos familles plutôt que d'aller prendre les repas GMG dans la bourgade voisine de Colleferro. Malheureusement, certains avaient aussi trouvé demeure dans des couvents ou dans des écoles. Ceux-là étaient un peu moins bien lotis que les autres, mais l'hébergement était encore correct, seule la nourriture était de moins bonne qualité. Les organisateurs locaux ont travaillé la main dans la main avec les organisateurs de l'Euregio. C'est à eux qu'incombe le mérite d'avoir passé un séjour agréable à l'abris des tracas de la grande ville. Ici aussi, des volontaires se sont occupés de nous de façon exemplaire. Ils ont d'ailleurs largement apprécié nos chansons et surtout la chanson fétiche de l'Euregio «Dieu est une fête» qu'ils ont immédiatement adopté (y compris avec le geste de battre dans les mains en X). Nous nous souviendrons longtemps des farandoles qu'ils ont tous dansées le vendredi soir pour nous honorer une dernière fois avant notre départ définitif le lendemain vers Tor Vergata. Nous avions l'impression que toute la bourgade fêtait avec nous les GMG 2000.

Les catéchèses: un temps de communion intense autour de nos évêques

Nous avons eu la grande chance de pouvoir assister à deux catéchèses à Valmontone qui avaient été organisées exprès pour nous. La première a eu pour thème «Emmanuel - Dieu avec nous» et la deuxième «La sainteté dans nos vies». Trois évêques s'occupaient de nous: Mgr Felix Genn, évêque auxiliaire de Trèves, Mgr François Mopu, évêque de Verdun et Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes. Ensemble, ils ont assuré une catéchèse en allemand, français et italien. Comme ils l'ont dit eux-mêmes, c'était moins un enseignement «ex cathedra» qu'un dialogue qui s'est instauré au fil des heures. Chacun a pu faire lui-même l'expérience de Dieu et de la sainteté ensemble avec l'autre. Chapeau à ces évêques qui ont osé faire le premier pas vers leurs brebis et qui n'ont pas eu peur de vivre avec nous, les jeunes ces moments de communion intenses avec Dieu!

Le service exemplaire des chauffeurs des autocars

Schumi (René) assistant pastoral et pilote (d'autocars)Tous nos déplacements à longue distance ont eu lieu en autocars. Initialement, il était prévu que tous les chauffeurs à une exception près rentrent au Luxembourg après le trajet de Maria Pietralba à Valmontone. Comme à Valmontone les autorités sanitaires ont refusé de donner l'autorisation pour distribuer des repas par manque de frigos, nous avons été obligés de les prendre dans la bourgade de Colleferro. Deux des chauffeurs se sont déclarés prêts à rester à Valmontone pour assurer nos déplacements. Midi et soir, ils ont ainsi assuré la navette entre Colleferro et Valmontone. Ainsi, tout au long de notre pèlerinage, c'était surtout leur mérite si nos trajets se sont toujours déroulés en de bonnes conditions et que nous avons pu nous déplacer en toute sécurité.

Rome

La basilique de St Pierre et Paul noire de monde

St Pierre et Paul durant les GMGInoubliable cette image de la basilique de St Pierre et Paul, de son parvis et de la via de la Reconciliazione noires de monde et cela de huit heures du matin à dix heures du soir! La foi pousse vraiment à des actes hors du commun, sinon comment expliquer que l'appel d'un seul homme arrive à mobiliser deux millions de jeunes venus du monde entier.

Valmontone trop loin de Rome

Le seul point noir c'était que les moyens de transport étaient tous engorgés. Bus, métro ou train: tous les moyens de transport étaient bourrés. Il fallait souvent laisser passer plusieurs rames avant de trouver une place de libre. Dès lors, déplacer un grand groupe frisait le cauchemar.

Les plus belles manifestations du festival de la Jeunesse ont eu lieu le soir, la veillée des scouts le «Genfest» des Focolari, le concert d'Angelo Branduardi, etc. De peur de ne pas trouver de place dans le dernier train qui nous ramènerait à Valmontone, soit nous n'avons pas assisté à ces événements, soit nous les avons quittés bien avant la fin. C'était vraiment le seul regret que nous avons eu à Rome. Si nous avions habité plus près de Rome, nous aurons pu plus pleinement profiter de tous ce qu'avait à offrir Rome en ces jours là.

Tor Vergata

2 millions de personnes: Tor Vergata à moitié remplie

Les GMG 2000 se sont terminés en apothéose à Tor Vergata. Tout le monde connaît maintenant ce campus universitaire à la périphérie de Rome devant lequel s'étend une immense plaine capable d'accueillir confortablement trois à quatre millions de personnes. Nous aurions donc pu être encore plus nombreux. Un si grand nombre de personnes réunies engendre normalement beaucoup de craintes et de tensions. Il n'en a rien été! Ceux qui avaient beaucoup de place autour d'eux acceptaient sans broncher le fait qu'ils ne voyaient pas le podium et le pape. Ceux qui avaient une bonne vue sur le podium et le pape acceptaient de se serrer afin de partager leur place avec un maximum de personnes.

Union profonde avec le Pape

Le Pape Jean-Paul II devant la basilique de St Pierre et PaulFinalement une union profonde s'est installée entre le Pape et ses brebis. Lorsque le Pape parlait, la fatigue s'envolait et la confiance régnait à nouveau. Le sommet a sans nulle doute été le moment où le Pape nous a appelés nous, les jeunes, sa joie et sa couronne. Nous tenons l'avenir de l'Église entre nos mains!

Les plus beaux dons des JMJ

Fêter Noël en août

Si les JMJ 1997 étaient tout entièrement sous le signe de Pâques, les GMG 2000 étaient un peu comme un nouveau Noël. Emmanuel - Dieu avec nous. Deux mille ans après sa première venue sur terre, Jésus n'a cessé de nous accompagner le long des siècles. Il ne tient qu'à nous de nous ouvrir à sa bonne nouvelle.

Deux semaines consacrées à Dieu

En fait les 12 jours des GMG 2000, nous les avons entièrement consacrés à Dieu. Nos soucis de la vie quotidienne s'étaient tous envolés. Nous n'avions rien d'autre à faire que de réfléchir sur notre condition de chrétiens et de comment mieux vivre notre foi dans la vie de tous les jours.

Le souci principal du Pape: transmettre la foi

Le fil conducteur au travers de toutes ces GMG, c'est ce souci du Pape de construire l'Église du XXIè siècle sur des fondements solides. Nous avons acquis la conviction que notre foi est un élément important, sinon le plus important. Vers qui pourrait bien se tourner le Pape sinon vers les jeunes. Il ne tient qu'à nous de ne pas commettre les erreurs de nos parents et de ne pas nous laisser piéger par une société de consommation dans laquelle les plus riches tentent à tout prix de défendre leurs acquis et les plus démunis essayent désespérément de recouvrer leur dignité perdue. Nous devons de nouveau apprendre à nous laisser guider plus par notre cœur et moins par notre ventre. Nous, qui profitons le plus de cette société du bien-être individuel, nous ne partons certainement pas sur les meilleures bases pour réussir cela, mais l'engagement des GMG a montré que nous avons encore assez de potentiels pour y arriver.

Armistice sur certains problèmes de fond

Cette vague de sympathie pour le Pape ne doit cependant pas faire oublier ce gouffre qui sépare toujours plus le discours et le langage du Pape de celui de la majorité des catholiques. Combien de catholiques utilisent des moyens de contraception mécaniques ou chimiques? Quand les femmes pourront-elles enfin devenir prêtres? Quand les prêtres pourront-ils se marier? Qu'en est-il du statut de la Vierge Sainte? Est-ce là des pensées impures que met le diable dans nos cœurs pour nous détourner de Dieu? Les GMG n'étaient vraiment pas le lieu pour démarrer ces grosses polémiques qui sont souvent amplifiées et déformées par les médias, mais souvent il apparaît que certains de ces idéaux sont allègrement ignorés par la majorité de ceux qui se disent catholiques. Même certains catholiques engagés sont tourmentés par quelques-unes de ces questions. Peut-être aurait-il été possible d'aborder ces questions durant les groupes de discussion à Maria Pietralba, mais cela restera à jamais une possibilité gâchée.

Comment nous tourner vers l'avenir?

Ce qui tourmente assurément le plus les responsables des pastorales des jeunes de l'Euregio, c'est de comment entretenir ces élans formidables qui sont nés durant les différents JMJ. Au Luxembourg, le Centre de Pastorale de la Jeunesse organise les années dans lesquelles il n'y a pas de JMJ, des voyages à Taizé parce que Taizé offre aussi l'occasion aux jeunes chrétiens d'approfondir leur foi. Chaque année le Centre organise également un voyage aux rencontres européennes de Taizé qui ont chaque fois lieu dans une autre ville européenne.

Est-ce là tout ce que nous pouvons faire? Certainement pas! Au fond, ce qui compte réellement, c'est de vivre et de transmettre notre foi dans nos foyers, avec nos amis, sur nos lieux de travail et d'école, dans nos paroisses. Certes, tout passe plus facilement si nous sommes plusieurs, mais il ne faut pas pour autant être 500. C'est à leurs gestes que vous les reconnaîtrez!