Mes GMG 2000

par Helena Martins

Ce témoignage a été présenté durant les messes du samedi 7 octobre et du dimanche 8 octobre 2000 à l'église du Sacré-Coeur.

Je peux dire que Pietralba a été pour moi la partie spirituelle de ce pèlerinage. Dans les montagnes, nous étions dispersés en sous-camps et puis en villages d'une quarantaine de personnes. Donc, il était possible d'intensifier des relations déjà existantes avec des amis ou même des faire de nouvelles connaissances avec d'autres cultures et nations, même si celles-ci étaient restreintes aux pays faisant partie de l'Euregio (c'est-à-dire la France, l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg) et à l'Italie, qui nous acceuillait.

Même ayant un planning plus ou moins rempli, nous trouvions toujours un moment dans la journée ou la soirée pour se recueillir tout seul et en silence dans la petite grotte, dans les bois ou derrière le réfectoire à l'ombre, pour assimiler calmement toutes les expériences vécues dans la journée. Malgré les quelques aspects négatifs, tels que les douches froides, les nuits glaciales et l'orage effrayant et la pluie qui a inondé la plupart des tentes, le séjour à Pietralba m'a été très bénéfique, il a été pour moi une source d'énergie. C'est pourquoi, j'ai baptisé Pietralba comme étant « Taizé » d'Italie.

Le reste du séjour en Italie m'a aussi beaucoup plu, même s'il était nettement plus tumultueux et chaotique. En effet, Valmontone, la paroisse qui nous accueillait, se situe à 44 km de Rome, ce qui impliquait un trajet d'une bonne heure dans un train, où nous étions entassés comme des sardines. Ajoutant à cela, (et là j'espère ne blesser personne !) le manque d'organisation des Italiens, ce qui exigeait de nous des efforts surhumains pour respecter les horaires indiqués, même si ce n'était pas toujours possible d'être, au même moment, à deux endroits différents. (Dans ce contexte, je voudrais à nouveau remercier les chauffeurs de bus luxembourgeois, qui se sont dévoués spontanément à rester à Rome, afin de nous simplifier la vie avec les bus, même si, au départ, cela n'était absolument pas prévu. Merci beaucoup !) Comme le matin, nous nous levions assez tôt et le soir, nous nous couchions assez tard, la fatigue se faisait sentir toujours de plus en plus. Cependant, toutes les expériences positives que nous vivions pendant la journée, prenaient très vite le dessus. Ainsi, le simple fait de savourer l'hospitalité chaleureuse de nos familles d'accueil, d'admirer tous ces milliers de jeunes se promenant dans les rues de Rome, portant les drapeaux les plus variés, de déguster une bonne glace dans la chaleur torride et pleins d'autres choses encore, tout ceci nous donnait du courage pour affronter toutes les difficultés, qui se présentaient à nous.

Finalement arrive Tor Vergata, là où ensemble avec le Pape Jean-Paul II, nous avons célébrer la veillée et la Messe de clôture. Je dois avouer que pour des raisons acoustiques, de distance et de langue, je n'ai pas bien suivi ce qu'il se passait à l'avant de la scène. Cependant, je suis d'avis que je n'ai quand même rien raté, car l'essentiel je l'ai vécu. Les paroles du Pape n'ont pas été nécessaires pour me donner la chair de poule, lorsque j'ai vu ces deux millions de jeunes gens applaudir, chanter, prier et rigoler ensemble avec un vieil homme de 80 ans, qui encore dans le monde actuel est contre le préservatif.

Une image que j'avais déjà photographié dans ma tête lors de la veillée à Longchamps pour les JMJ 97 à Paris, c'est celle des milliers de petites flammes des bougies, qui luisaient sous les étoiles, c'est la même image que j'ai revu à Tor Vergata. Là, j'ai compris ce que le Pape avait voulu dire, lorsqu'il a dit que nous, les jeunes étions les « sentinelles du matin ». en effet, tel que le Pape l'a exprimé, c'est à nous, les jeunes, de ne pas accepter d'être des instruments de violence et de destruction dans le nouveau millénaire, au contraire. C'est à nous de rendre cette terre toujours plus habitable pour tous, voilà notre mission. Cette volonté, nous l'avons exprimée par notre présence à Rome grâce aux JMJ et je crois que le nombre de participants, sans compter ceux qui n'ont pas pu être là, parle par soi. Alors, je tiens à remercier encore tous ceux qui m'ont donné la chance d'être présente à Rome et de vivre cette expérience.