Pélé des jeunes 1999

Témoignage d'un pèlerin

Salut!
Je vais essayer de vous expliquer comment se déroule le pélé des jeunes et comment je l'ai ressenti intérieurement.
Samedi 17'30 heures, je sors de chez moi avec un sac sur le dos, des chaussures vieilles mais vachement confortables aux pieds et le coeur en joie. J'arrive à l'église, je retrouve mes copains et copines qui sont eux aussi prêts a vivre intensément cette aventure. Durant la messe, j'essaie de faire une place dans mon coeur et dans mes pensées pour pouvoir emmener avec moi tout ceux qui n'ont pas pu venir avec nous. C'est seulement à cette condition que j'ai pu être complètement heureux et bien dans ma peau pendant le pèlerinage. Après la messe, la tension monte, nous nous retrouvons tous au Home pour voir les diapositives de l'année passée et pour préparer une dernière fois la messe du lendemain. A cette préparation participent aussi les autres jeunes qui ont voulu prendre part au pélé sans être lecteurs. Ils regardent intéressés et essayent de comprendre les indications que le prêtre ajoute à chaque dia. Il est déjà 19'30 heures et des poussières. C'est BON un peu de REPOS!Tous en ligne nous nous rendons à la gare pour prendre un train en direction de Mersch. Dans le train, nous essayons de blaguer ou de nous souvenir des beaux passages que nous avons vécus l'année passée. De la gare de Mersch à l'église, il n'y a pas beaucoup de mètres à faire. Dès notre arrivée nous sommes accueillis dans un salon où nous déposons nos sacs et mangeons notre petit pique-nique. Lorsque tous les participants ont fini de manger, nous faisons un rond avec des chaises et nous mettons au milieu une bougie. Ce n'est pas une chapelle comme les autres années mais peu importe l'endroit où l'on se trouve si on a la foi. La veillée peut enfin commencer présidée par Pir Hencks, notre curé. Après quelques minutes de prières intérieures, nous débutons par un chant suivi de quelques mots prononcés par Pir Hencks. Mais le moment le plus fort, c'est la lecture d'un passage de la Bible et son analyse. Cette année, c'est le passage où l'on parle d'un paralytique. Tout de suite après la lecture, chacun de nous dans un silence bouleversant exprime ce qui l'a touché le plus dans ce passage. Il y a une telle profondeur, une telle réflexion derrière ces paroles que l'on pourrait se demander si c'est bien le jeune que l'on a vu dans la rue qui a pu dire cela. Suite à cela, nous dialoguons et échangeons nos pensées et nos convictions avec les autres. Deux heures et quelques minutes après le premier chant, nous entamons le dernier "On s'est croisé sur les chemins de l'amitié". Après la veillée, nous pouvons nous reposer ou écouter de la musique jusqu'à 1'00 heure du matin . Nous rangeons la salle et nous nous retrouvons tous dehors pour aller à la rencontre des jeunes de Mersch qui cette année font le pèlerinage avec nous. A 1'30 heures nous quittons l'église de Mersch en direction des champs. Cela commence à une allure folle mais nous savons que cela ne va pas durer. Les premiers kilomètres, nous marchons en regardant le ciel. Il n'y a pas beaucoup d'étoiles, mais le brouillard ne nous a pas oubliés, dommage! Il ne fait pas très froid et pour passer le temps on se raconte des histoires, c'est bien amusant mais après un certain temps cela devient lassant. Alors je commence à chanter, rien de tel pour faire des kilomètres sans s'en rendre compte. Toutes les chansons connues et qui nous venaient en tête sont passées, cela allait de la chanson rock à l'"Alleluia", manifique! Eh oui, la moitié du chemin est faite, continuant nos chansons, mais on faisant des pauses le temps que la bouche s'humidifie de nouveau et c'est reparti. Je ne vous cache pas que notre corps commence à peser sur nos pieds, mais pour l'instant on essaie de ne pas y penser. M'arrêtant un instant pour serrer mes lacets, je regarde autour de moi et je ne vois pratiquement rien, même pas à dix mètres tant il y a du brouillard, et j'écoute, j'écoute tous ces jeunes qui chantent marchant dans cette obscurité digne des plus beaux films policiers, mais ils sont heureux - on peut le sentir dans leur voix et moi aussi je suis heureux de voir ça. Il y a aussi des personnes qui semblent bien silencieuses, on se demande si c'est le souci ou la prière et moi on les regardant, je fais une petite prière à mon tour. Plus de quatre heures qu'on marche, le soleil semble vouloir se lever et on peut voir un panneau routier "Luxembourg 6 km", mais qu'elle semble loin cette église où nous avons tous rendez-vous pour partager nos émotions. Maintenant on souffre, le mal de pieds nous enlève toute envie et possibilité de chanté, les distances semblent s'étendre pour terrasser le peu de force qui nous reste, mais si les chants ne sont plus là, la foi au moins est au beau fixe. Vive nous!Glacis: dernière photo et les derniers mètres s'effacent devant nous, le pélé est pratiquement fini et on se remémore tous ce qui c'est passé jusqu'ici, nous traversons la ville avec un plaisir et un courage qu'il nous faut partager avec les personnes que nous croisons, pas beaucoup de gens dans les rues mais il faut aussi dire qu'il est 7'20 heures. Nous rentrons dans la cathédrale comme des héros du moins c'est ce que l'on ressent à ce moment là. Dans la cathédrale c'est du jamais vu, non pour qui est déjà venu à cette messe il sait comment c'est mais sinon s'est difficile à croire. L'intérieur est plein de jeunes, jusque là rien d'anormal, ces jeunes sont si nombreux qu'il n'y a plus de chaises libres, c'est déjà un peu différent, ils sont assis par terre, ça c'est incroyable! Imaginez-vous d' entrer à la cathédrale et de voir une centaine, non plus d'une centaine de jeunes assistant à une messe et ces jeunes sont tous joyeux et chantent avec la chorale. Je ne sais pas comment vous dire ça sinon que c'est du jamais vu. Durant la messe nous saluons nos amis de Mersch, qui ont partagé le chemin avec nous, et partons en direction du Home du Sacré-Coeur où un petit déjeuner nous attend, préparé par Madame Waxweiler. Tout de suite après avoir mangeé je rentre chez moi, il est à peut près 8'30 heures, je me couche sur mon lit mais la fatigue est plus forte que moi et m'entraîne dans un sommeil léger. Mais je ne peux pas dormir bien longtemps et après 10 minutes je me sens encore plus fatigué. Je prends une douche et je reparts pour l'église, la procession se met en route à 9'40 heures. Je suis un peux crevé mais le manque de sommeil s'efface presque automatiquement à la vue de mes charges de lecteur à la célébration de la Première Communion. La messe se déroule sans problème et on ne s'aperçoit pratiquement pas que cetains jeunes n'ont pas dormi de la nuit. Fin de la messe, il est 12'20 heures, la fatigue s'abat de nouveau sur moi. Je retourne chez moi, je mange un repas copieux mais l'envie n'est plus là, la seule chose à laquelle je songe c'est de dormir!!!